Vue du village (c) C. Cauvin 1999

Aullène / Auddé

village de montagne en Alta Rocca, Corse du Sud



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AJACCIO, 22 oct 2004 (AFP)
Perpétuité pour Ambroggi pour avoir tué un témoin et sa compagne

Dominique Ambroggi a été condamné vendredi à Ajaccio à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat, le soir du Nouvel an 1997, d'un témoin qui l'avait impliqué dans un braquage, et le meurtre de sa compagne. La peine est automatiquement assortie d'une peine de sûreté de 18 ans.

Laurent Gaspari et Jacqueline Nicolaï, 25 ans chacun, avaient été blessés à leur domicile du village d'Aullène, en Corse-du-Sud, de quatre décharges de fusil de chasse, avant d'être "achevés", selon l'accusation et les experts, d'une balle à sanglier dans la nuque. L'assassin n'a épargné que leur fils de deux ans, qui hurlait dans son lit. Dominique Ambroggi, 36 ans, a répété qu'il "ne voulait pas les tuer", ses coups de feu, "accidentels", étant partis dans l'altercation alors qu'il venait "s'expliquer". Les jurés ont retenu la préméditation pour l'assassinat de M. Gaspari, mais pas pour le meurtre de Melle Nicolaï. Une peine de sûreté de 22 ans avait été requise par l'avocat général, Sylvie Canovas-Lagarde. La défense avait plaidé l'absence de préméditation.

"Vous les avez achevés, exécutés dans un terrible cérémonial, en mettant une guirlande arrachée au sapin de Noël autour du cou de leurs cadavres et ici, huit ans après le drame et cinq années de cavale dont une partie au soleil du Brésil, vous soutenez encore la thèse de l'accident et n'exprimez aucun remords", s'est emportée Mme Canovas-Lagarde lors de son réquisitoire.

Ambroggi s'était évadé de prison en novembre 1998, repris en mars dernier. Laurent Gaspari avait assuré aux gendarmes, en 1995, qu'il avait vu Ambroggi au volant d'une voiture suspecte peu après le braquage de la voiture de la Poste d'Aullène, avant de se rétracter. Ambroggi avait été condamné à trois ans et c'est au cours d'une permission de Noël, alors qu'il ne lui restait que deux mois à purger, qu'il a tué le couple.

La défense, elle, a plaidé l'absence de préméditation, tentant aussi de démontrer qu'Ambroggi a été "monté" contre Laurent Gaspari par la "rumeur" au village mais aussi par sa belle-famille, chez qui il réveillonnait le soir du drame. Ambroggi a répété, enigmatique : "Si je parle, le sang va encore couler". Et la chape de plomb qui plane depuis des années sur Aullène n'a été que fissurée par la défense et la famille d'Ambroggi, confortant la thèse défendue par son avocat Me Antoine Sollacaro : "On l'a mis en condition ce soir là car, sinon, comment expliquer qu'à deux mois de se réinsérer, il ait commis un véritable suicide judiciaire ?" "Il y a forcément eu un déclic", a plaidé Me Sollacaro, tout en mettant l'accent sur des "incohérences" dans le déroulé supposé du drame.

Ce qui aura probablement définitivement fait pencher la balance aux yeux des jurés, c'est l'apparition fugace à l'audience d'un garçon blond, âgé "physiquement de 10 ans mais mentalement de six", selon les psychiatres. Le fils de Jacqueline et Laurent, qui ne parle que par onomatopées depuis le drame d'il y a huit ans.

"Je dis pardon à la famille", a conclu Ambroggi, resté de marbre durant ses cinq jours de procès.

© 2004 AFP.




Une du Corse Matin du 23 octobre 2004


article du Corse Matin du 23 octobre 2004