Vue du village (c) C. Cauvin 1999

Aullène / Audde'

village de montagne en Alta Rocca, Corse du Sud



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La montagne et le sud de la Corse du Sud

[ mise à jour de cette page : 15 juin 2012 ]

[J'ai utilisé le contenu de la présente page pour renseigner la fiche sur Aullène dans l'encyclopédie Wikipédia et la fiche sur Monaccia d'Aullène dans l'encyclopédie Wikipédia]


Dans le courant de l'année 2003 une lectrice du site a écrit pour annoncer la naissance de sa petite Aullène. Longue et heureuse vie à l'enfant ! Et félicitations aux parents ! Ils ont décidé de venir visiter le village qui a donné son nom à leur bébé lorsqu'elle sera un petit plus grande. Nous leur souhaitons la bienvenue.

Si l'on ne veut oublier personne, il faut également signaler qu'une autre petite Aullène a vu le jour dans l'année 1999. C'est une petite de la famille di Barracca (o> clic souris ici).


[ Dernières nouvelles ici : o> clic ]

Le village

  • Quelques remarques



  • On a pu regretter un gestion un peu molle du village. De fait, il a fallu par exemple qu'un grand temps s'écoule avant que le village, pourtant incontestablement situé en Alta Rocca depuis des millénaires, soit intégré "officiellement" dans la micro-région du même nom.

    Il est a noter que de nombreux rédacteurs de sites web font l'erreur de confondre la micro région de l'Alta Rocca avec le regroupement économique de la communauté de communes éponyme. L'Alta Rocca historique comprend les communes situées sur la bordure méridionale du plateau du Cuscionu et sont au nombre de cinq : Aullène, Zerubia, Serra di Scopamène, Sorbollano et Quenza. La micro région de l'Alta Rocca, d'une superficie totale de 415 km2, comprend seize communes : Altagène, Aullène, Carbini, Cargiaca, Levie, Loreto di Tallano, Mela, Olmiccia, Quenza, Sainte Lucie de Tallano, San Gavino di Carbini (uniquement le bourg en montagne), Serra-di-Scopamène, Sorbollano, Zerubia, Zoza, Zonza (uniquement le bourg en montagne). Le regroupement économique de la "Communauté de communes de l'Alta Rocca" comprend quatorze communes : Altagène, Carbini, Cargiaca, Levie, Loreto di Tallano, Mela, Olmiccia, Quenza, Sainte Lucie de Tallano, San Gavino di Carbini, Serra di Scopamène, Sorbollano, Zonza, Zoza.
    micro région de l'Alta Rocca


    Monacia d'Aullène (ou Monaccia, c'est selon), le village d'hiver d'Aullène, fait partie de la micro région de "L'extrême sud" qui regroupe les communes suivantes sur un territoire de 775 km2 : Bonifacio, Conca, Figari, Lecci, Monacia d'Aullène, Pianottoli Caldarello, Porto Vecchio, Sotta, Santa Lucia (hameau de Zonza), Fossi (hameau de San Gavino di Carbini).
    micro région de l'Alta Rocca


    En 1990 (date à vérifier), le territoire de la commune d'Aullène a été placé dans le champ de compétence du Parc Régional de la Corse.

    Aullène vu de la route de Serra

    Le bureau de poste d'Aullène reste ouvert, pour le moment. Pourvu que ça dure. En mai 2006, le bureau sera fermé pendant la deuxième quinzaine du mois pour un ravalement complet ; il faudra se rendre à Serra en attendant la ré-ouverture au public prévue le 30 mai 2006.

    Les plus grands scientifiques s'accordent à dire que la planète se réchauffe et nous en détenons désormais la preuve formelle et irréfutable : au printemps 2003, des moustiques ont fait leur apparition à Aullène ! De mémoire d'Aullènois, la chose ne s'était encore jamais vue.


  • L'origine du nom du village


  • Aullène en français, Audde' en corse
    [l'accent sur le "e" correspond à la marque de la tonique sur une finale et non au "é" français, en fait on prononce presque au|g|ddè]

    Tout d'abord, notons qu'on parle le corse de manière différente selon qu'on se situe dans le diquai (di qua dai monti) ou dans le dilai (di là dai monti). Un test tout simple consiste à demander comment se dit grand-mère et grand-père ; si on vous répond mamone et babonu, vous êtes dans le diquai, si on vous répond mina et missiau, vous êtes dans le dilai. De plus, chaque micro-région possède ses indiosyncrasies et particularités phonologiques. Ainsi, en Alta Rocca, situé dans le dilai, le "ll" est fortement dentalisé, ce qui le transforme en un "d" légèrement palatal, d'où l'orthographe moderne de "Audde'" au lieu du "Aullé", tel qu'on le retrouve par exemple transcrit dans le terrier de la Corse de 1769.

    On se perd dans les suppositions élaborées par tous les érudits du village depuis plusieurs lustres quant à l'étymologie d'"Aullène".

    Parmi les certitudes, on sait que les gens de l'Alta Rocca disent "Audde'", que les ingénieurs géographes français de la fin du 18ème siècle utilisèrent le nom "Aullène", que c'est "aullene" que l'on trouve écrit sur les actes italiens du 17ème siècle et qu'au 16ème siècle "auguliena" apparaît dans le détail des lieux habités de la pieve de Talla.

    Au village, certains ont prétendu que l'origine proviendrait du grec ancien signifiant "carrefour" (mes vieux souvenirs d'étudiante me disent : diodos = endroit où se rencontrent deux routes ; triodos = endroit où se rencontrent trois routes). Soit, mais c'est un peu court quand on se souvient que la croisée des chemins est plutôt récente à Aullène ; de fait, si on est certain de l'antiquité du chemin de Zicavo à Levie via Aullène, si on est également assuré de la jeunesse de la route d'Ajaccio ouverte à la fin du 19ème siècle et achevée en 1927, en revanche, il n'est pas avéré que la route qui descend vers Carghiaca puis vers le Valinco soit aussi importante que celle de Zicavo à Levie via Aullène. Cette théorie se retrouve actuellement ici et là sur Internet et on peut même lire qu'Audde' signifierait "carrefour" en corse ; il serait intéressant de savoir qui, en Alta Rocca, voire ailleurs dans l'île, dit audde' pour cruciuia ou cruciamentu.

    Il fut un temps où circulait au village l'histoire que les ingénieurs géographes de la fin du 18ème siècle s'appuyèrent sur le terme de latin désignant l'aulne pour donner un nom français au village car ils auraient imaginé que le mot avait un rapport avec l'aulne odorant, cette variété qui parfume avec délicatesse certaines de nos vallées de montagne ("Alnus alnobetula subsp. suaveolens" ; u bassu en langue corse).

    Finalement, il semble tout de même plus juste de partir du terme d'Auguliena relevé sur des textes du milieu du 16ème siècle (voir les recherches d'Antoine-Dominique Monti dans "Eléments pour un dictionnaire des noms propres").

    Alors, Aullène, point de scrutation, poste d'observation ?

    C'est une solution tout à fait plausible car elle nous rappelle l'existence de la probable place fortifiée du 11ème siècle et celle, indéniable, du 13ème siècle d'où le Giudice surveillait et contrôlait les seigneurs voisins.


  • Le temple protestant



  • Le village a la particularité de posséder un temple protestant. Eh oui. C'est un fait soigneusement omis par nombre d'historiens, mais la Corse n'a jamais été toute catholique. Le bâtiment, utilisé maintenant comme maison d'habitation, se trouve sur la place du village (lieu-dit Andriaccia), au carrefour des routes de Sartène et d'Ajaccio, en face du café "Le Relax". On peut d'ailleurs toujours voir le portant de la cloche au pignon du bâtiment. La Bibliothèque du protestantisme français (54 rue des Saints Pères, Paris VIIe) possède des documents utiles pour les chercheurs. On peut se référer aux travaux de recherche effectués par Patrick Cabanel (Université de Toulouse) sur le protestantisme en Corse.

    Le temple protestant d'Aullène au début du 20ème siècle

    Lorsque vous irez faire un tour au cimetière, vous regarderez avec attention les tombes et vous découvrirez que certaines sont surmontées de croix solaires. Rien d'étonnant à cela puisque la région fut de tout temps un fief de contestaires et que Carbini n'est pas très loin. Ces réflexions vous semblent un peu cryptiques ? Gardez patience, des éclaircissements vous seront fournis sous peu sur ce site.

    Aullène, vue du cimetière, hiver 2003
    (c) Hervé Putzoli, 2003


  • L'école



  • Au printemps 2001, les parents d'élèves d'Aullène se sont démenés pour maintenir ouverte encore un temps la classe unique. Il est vrai qu'une classe unique à trois ou quatre élèves n'a guère de sens car on ne peut y faire l'apprentissage de la vie "sociale", qui est une des missions de l'enseignement en France. Si aucune famille avec des enfants ne s'installe bientôt au village, peut-être qu'un regroupement scolaire avec la commune la plus proche (Serra, en l'occurence) permettra à terme de continuer à faire vivre l'école d'Aullène. Pour lire des articles de presse sur la mobilisation des parents, on peut cliquer ici.

    Les élèves d'Aullène ont fait leur rentrée 2002-2003 à l'école de Serra di Scopamena dans le cadre d'un regroupement scolaire. Hélas, ce n'est qu'un pis-aller car le nombre des enfants à l'école primaire est si faible qu'on peut craindre un autre regroupement, un peu plus loin. Encore plus loin. L'année scolaire 2003-2004 marque la ré-ouverture de la classe d'Aullène après une refonte du regroupement scolaire avec Serra. C'est une bonne nouvelle. La carte scolaire 2005-2006 maintient le regroupement scolaire d'Aullène et de Serra. A la rentrée scolaire 2008/2009, le regroupement se fera sur trois communes : Aullène, Serra et Quenza.

    Un peu de l'histoire de l'école d'Aullène à lire en cliquant ici

    Photo scolaire 1986


  • L'hippodrome



  • C'est au début du XXème siècle et au pied de la butte de l'oratoire Saint Antioche, le saint patron du village, que fut aménagé le champ de course d'Aullène. Peu de temps après la famille Desanti fit construire deux courts de tennis au centre de l'ovale. L'hippodrome, familièrement appelé "la piste" par les Aullènois, fut fermé en 1973 mais les courses et les fêtes qui s'y donnaient sont toujours gravées dans les esprits.

    Les courts de tennis sont restés et profitèrent aux enfants du centre de vacances de la FALEP qui fut construit sur le site ; le centre fut fermé en 2003 (ou 2002 ?) pour des raisons administratives (mise aux normes de sécurité et d'hygiène), privant le village d'un centre d'activités estivales.

    Lorsque vous demanderez le chemin de l'oratoire Saint Antioche, c'est tout naturellement qu'on vous indiquera d'aller "jusqu'à la piste" et de prendre le petit chemin à gauche qui monte à l'oratoire. Parfois, mais plus rarement, on pourra vous indiquer de monter vers la FALEP. Maintenant que vous connaissez l'histoire, vous ne vous demanderez plus ce que peut bien être cette fameuse "piste".

    L'hippodrome d'Aullène


  • La chapelle Sant'Antiochu



  • La chapelle, que l'on peut voir depuis le sommet d'Illarata maintenant que le maquis qui l'étouffait est dégagé, surplombe la "piste". On peut y accéder depuis l'embranchement situé à l'entrée du village lorsqu'on vient de Zicavo par la route D. 69.

    Saint Antioche, ou Saint Antiochus, le saint patron catholique du village, était fêté chaque premier dimanche du mois d'août. Les membres de la congrégation catholique promenaient ce jour-là l'effigie du saint à travers le village afin que sa bénédiction profite aux hommes et à leurs biens. A l'occasion de cette fête, se tenait à Aullène une grande foire agricole qui attirait la population de bien au-delà les frontières du canton.

    Au printemps 2005, un bénévole de l'association "Auddanincu" a entrepris de remettre en état les abords de la chapelle Sant'Antiochu en commençant par l'énorme travail de remise en état des murs de pierres sèches qui soutenaient le chemin d'accès et entouraient le bâtiment. Il a également placé dans la chapelle une statue de Sainte Rita trouvée en bien piteux état au fond d'un garage communal et qu'il a commencé à restaurer.

    chapelle Sant'Antiochu
    (c) S. Cauvin-Lucchini, 2005


  • Place fortifiée du 11ème siècle



  • Au nord-est du centre du village, au lieu-dit "Castellare" (ainsi référencé sur la carte IGN), se trouve un petit sommet sur lequel fut érigée, probablement au 11ème siècle, une place-forte. Cette position de trouve en surplomb de l'actuelle D. 69, un ancien axe descendant de Zicavo qui fut très pratiqué par les populations en transhumance. Au lieu-dit du "Castellare", on accède à l'emplacement du château par les vestiges d'un fort ancien escalier de pierre, une vraie curiosité. Sait-on jamais, un amateur averti aura peut-être un jour l'idée de conduire des fouilles sur et autour de ce sommet.

    casteddu
    (c) S. Cauvin-Lucchini, 2001


  • Place fortifiée du 13ème siècle



  • Plus bas que le "Castellare", sur le dôme planté de châtaigners autour duquel s'enroule une partie du village ("Campanaju" sur la carte IGN), aurait été construit au 13ème siècle la place-forte du "Giudice di Cinarca", de son vrai nom Sinucello della Rocca, celui qui parvint un très court temps à unifier l'île dans sa presque totalité. La position sur le Campanaju permettait à Sinucello della Rocca, en perpétuel conflit avec les seigneurs de Levie et de Carbini, de surveiller les mouvements sur l'axe de Zicavo à Levie et pouvoir se replier sur une position facilement protégeable.

    campanaghju
    (c) S. Cauvin-Lucchini, 2001


  • Eglise Santu Nicolau



  • Les très importants travaux de restauration de l'église paroissiale San'Nicolau (Saint Nicolas) d'Aullène ont commencé en 2006 et, pour d'évidentes raisons de sécurité, les visites ne sont donc plus possibles.

    La chaire à prêcher du 18e siècle en menuiserie sculptée est classée auprès des "Monuments historiques" depuis le 29 avril 1960 ; les stalles en bois du 19e siècle, les fonts baptismaux du 19e siècle en marbre taillé et poli, le tabernacle du 19e siècle en bois et le meuble de sacristie du 19e siècle en bois sont inscrits au registre des "Monuments historiques" depuis le 11 mars 1988 ; le clocher du 19e siècle, à étages et percé de baies, y est inscrit depuis le 30 janvier 1990. La cuve de la chaire de l'église d'Aullène est supportée par quatre dauphins ailés et repose sur une console en forme de masque nègre. Geneviève Moracchini dans "Trésors oubliés des églises de Corse" écrit au sujet de cette chaire : "[...] la console en forme de masque nègre, où prennent appui les supports de la chaire, rappelle peut-être les raids barbaresques qui ravagèrent les côtes jusqu'au XVIIIe siècle mais qui échouèrent parfois devant la résistance des habitants. Ce trophée symbolique, réduit au rang d'atlante, aurait alors pour but de conjurer le péril barbaresque."


  • La mairie



  • Le maire d'Aullène : Pierre Castellani

    Téléphone : 04.95.78.60.93 - La mairie est ouverte au public les mardis, jeudis, vendredis et samedis de 9h00 à 11h45.

    Les années 2001 à 2003 furent assez mouvementées à la mairie. Une élection municipale tendue, une annulation du scrutin par les autorités, des contestations de parts et d'autres, des changements de camps, des menaces, des disputes, la démission de deux conseillers, la démission de cinq autres conseillers et de nouvelles élections de conseillers. Le rythme endiablé de la "politique" s'est un peu ralenti à l'automne 2003. Est resté sur le métier l'essentiel du travail : la gestion de la commune.

    Avec l'élection d'un conseil municipal d'opposition en juillet 2003, le maire s'est retrouvé en minorité absolue. La majorité des conseillers, attendant du maire qu'il présente sa démission pour jouer le jeu de la démocratie, a utilisé son seul véritable moyen de pression en refusant systématiquement de voter le budget et le compte administratif de la commune ; le maire de la commune, ne faisant somme toute que suivre l'exemple venu du plus haut représentant de l'Etat, a de son côté choisi de se maintenir à son poste ; et pendant deux ans, chacun a campé dans ses positions retranchées, dans un climat délétère et passablement destructeur pour la collectivité.

    Finalement, après une bien misérable attente pour les malheureux administrés, l'administration a pris la décision de dissoudre le conseil municipal et d'appeler de nouvelles élections (décret du 9 novembre 2005, J.O. 262 du 10 novembre 2005).

    Et la commune, dans tout ça ? Eh bien, elle est dans un état lamentable.

    Que souhaite-on aux habitants du village ? Un maire entreprenant, à la fois ferme et diplomate, qui aille à contre-courant de la tendance générale actuelle des élus de tous poils à n'avoir pour seul objectif que leur prochaine ré-élection, un maire qui soit capable de prendre des décisions utiles à la gestion de la commune dans son ensemble, sans aucune considération clientéliste ni aucun intérêt partisan, un maire accompagné d'une équipe allant dans le même sens et animée d'un réel souci d'équité dans l'administration de la commune.

    Une utopie ? Peut-être, oui.

    La suite en janvier 2006.

    Le 8 janvier 2006, les électeurs ont donné mandat de représentation à une nouvelle équipe municipale à laquelle on souhaite de savoir rester dynamique, entreprenante et réellement soucieuse de l'intérêt collectif tout au long des deux années de ce mandat.

    Petite revue de presse à lire en cliquant ici


    Le village vu de la route d'Ajaccio, photo de Marc Benedetti sur http://www.corse-sud.net
    (c) Marc Benedetti

  • Bref historique



  • Quelques informations supplémentaires sont disponibles sur le site A Corsica.

    Le village d'Aullène est fortement marqué par une vieille tradition pastorale. Jusqu'avant la Première Guerre Mondiale, qui amputa les familles corses de leurs forces vives, les habitants d'Aullène se déplaçaient avec leurs bêtes de la montagne vers les pâturages du littoral pendant les mois d'hiver -- c'était l'hivernage ou l'impiaghiera , puis remontaient en montagne pour l'estive ou a muntanera, si possible avant l'apparition des moustiques, vecteurs du paludisme, et des "moucherons sardes" (culicoïde imicola), vecteurs de la fièvre catarrhale ou "maladie de la langue bleue". Entre Monacia d'Aullène, le village d'été, et Aullène se trouve Ghjanuciu (Gianucio), un hameau maintenant bien peuplé qui ne fut, jusqu'à une époque proche, qu'une simple escale sur le chemin de transhumance des bergers. Il n'est donc pas étonnant de retrouver les mêmes familles dans les trois villages.

    Les biens des particuliers ne sont pas les seuls à se retrouver en partage sur les deux villages, en effet, une partie des terrains détenus par la commune d'Aullène sur le Cuscionu l'est en indivision avec Monacia et une partie des terrains du littoral de Monacia lui appartient en indivision avec Aullène.

    Aujourd'hui, 396 habitants permanents sont répertoriés à Monacia, passé du statut de hameau d'Aullène à celui de village indépendant en 1870, et 138 à Aullène. Ces chiffres peuvent quintupler, ou plus encore, lorsque les Corses dits "de la diaspora" viennent passer les vacances d'été au village.

    Michel Benedetti fut maire de Monacia d'Aullène et Ghjanuciu (hameau de Monacia) jusqu'au 13 mai 2006 ; c'est Marc Eugène Luciani qui occupe la fonction de maire depuis cette date.

    le plateau du Cuscionu
    (c) C. Cauvin 2000

  • I Capitusi



  • la version romancée

    A Aullène et à Monacia, on vous racontera parfois qu'un tournoi ou un match de foot est à l'origine de ce surnom. L'histoire romancée serait la suivante :

    Il y a fort longtemps, les jeunes d'Aullène et ceux de Serra se retrouvaient chaque 25 juin pour une sorte de tournoi amical se déroulant dans un pré à mi-chemin des deux villages. Il était fréquent que des coups soient échangés pendant la rencontre dite amicale, souvent vers son issue quand les perdants voyaient la défaite proche.

    Les Auddaninchi qui remportaient fréquemment la victoire de la rencontre devaient alors chèrement défendre leur talent de jouteurs.

    Une année, les Sarrinchi qui avaient entrepris d'échanger des horions avec leurs adversaires, eurent l'idée, dans un génial éclair, d'agriper les cheveux un peu long des Auddaninchi. La peignée, c'est bien le mot, fut terrible et le retour à Aullène des vainqueurs officiels se fit la mine déconfite et les lèvres fortement tuméfiées.

    Autant vous dire que le 25 juin suivant, lorsque les Auddaninchi arrivèrent sur le terrain de la rencontre, les casquettes étaient bien enfoncées sur les têtes. Vers la clôture du tournoi, les Sarrinchi qui se dirigeaient vers une défaite certaine, voulurent renouveller la manoeuvre de l'année précédente. Surprise ! les Auddaninchi, sous les casquettes, avaient tous le crâne soigneusement rasé, bien lisse et imprenable. Les Auddaninchi remportèrent encore la rencontre mais purent cette fois rentrer à Aullène en riant de toutes leurs dents.

    Et c'est depuis ce jour que, dans le canton, les Auddaninchi portent le surnom de "Capi tusi".

    Le surnom n'est pas tombé en désuétude. Tendez bien l'oreille, aujourd'hui encore vous pouvez l'entendre car il n'est pas rare que les anciens emploient ce surnom pour désigner les Auddaninchi.


    la version historique

    En fait, l'histoire est plus brutale car elle porte sur la survie même de nos ancêtres. Pour bien comprendre l'enjeu de la lutte, il faut se remettre dans le contexte du 19ème siècle en Corse, période pendant laquelle l'île connut une densité de population plus forte que sa capacité à la nourrir. Le Professeur Maria Pia Rota de l'université de Gênes a produit des travaux fort intéressants sur ce sujet de la surpopulation en Corse. Vous trouverez un extrait traduit d'une de ses thèses sur cette page : o> clic souris

    Pour en revenir à nos Auddaninchi du 19ème siècle, la minanna Stivanina Lucchini (née Desanti) racontait que le combat pour les terres à cultiver et à pâturer de la "plage" se déroulait entre ceux d'Aullène et de Zerubia d'un côté et ceux de Tallano de l'autre. Si les habitants d'Aullène et de Zerubia défendirent chèrement les terres qu'ils tentaient d'exploiter pour leur compte en bas, dans la partie de la plaine fertile du Rizzanese située en-dessous de Sainte Lucie, ils finirent néanmoins par être repoussés jusqu'à la région que forment actuellement les communautés de Monacia d'Aullène et de Pianottoli-Caldarello.

    L'anecdote des cheveux tondus demeure véridique mais le contexte en est beaucoup plus grave dans sa version historique.

  • Aullène / Audde', en chanson



  • "Canzona pa' u me paesu" (chanson pour mon pays) de Jean Baptiste Benedetti, "Ricordi d'altri tempi - Usanzi d'Alta Rocca e d'Altro", N°25, Edizioni di "U Muntese", Bastia, 1972. Pour lire le texte, cliquez ici.

    Le village vu de l'église (route de Serra di Scopamena), photo de Marc Benedetti sur http://www.corse-sud.net
    (c) Marc Benedetti

Loisirs

  • Trail d'Aullène (l'Auddaninca)


  • Une des deux courses de montagne d'Aullène, organisée par la section montagne de l'association Auddanincu. Pour accéder à http://auddaninca.net, cliquez ici.

  • Vélo en montagne


  • A Aullène, ni les circuits ni les adeptes du vélo ne manquent. Le choix est vaste et amplement suffisant à satisfaire les routiers, les cyclotouristes et les vététistes. Que vous soyez client ou non de l'Hôtel de la Poste (agréé FFCT), Alex Lucchini et Jean-Pierre Benedetti se feront un plaisir de vous expliquer les plus beaux parcours, les plus faciles, les plus agréables, les plus difficiles, les plus sportifs... Toujours à l'hôtel, vous trouverez un guide maison des circuits cyclistes de la Corse, fait par des cyclistes pour des cyclistes. Faut-il préciser que l'hôtel compte un grand nombre de cyclistes parmi sa clientèle ?

    En attendant de pouvoir discuter avec Alex ou Jean-Pierre, nous vous proposons de découvrir deux extraits du "Catalogue des cols muletiers cyclables" préparé par Bernard Giraudeau pour les randonnées permanentes (o> clic souris ici) et reproduits ici avec l'aimable autorisation de l'auteur :

          9G. (aller/retour ou circuit) De Serra di Scopamene, entre Aullène et Zicavo, prendre la route au nord près de la gendarmerie qui mène au camping, puis la piste R1 qui passe à Bocca di Paradisu (969 m), puis à Bocca d’Arja Petrosa (1014 m), où se trouvent des murets. Revenir sur ses pas ou prendre le sentier marqué en orange, S1-S2 (50% portage, 50% cyclable) qui rejoint Arja la Foce (1040 m). Poursuivre les marques en orange qui traversent une première piste avant de rejoindre la bonne piste de l’aller. 7 km en tout. Autre solution : A Bocca d’Arja Petrosa, continuer la piste en face et prendre à droite au carrefour en croix vers Lavu Donacu. Retrouver le sentier de randonnée pour traverser la rivière et monter rejoindre la route du Coscione. Voir plus loin : Le plateau du Coscione. Jolie parcours au-dessus du village et belle vue sur l’Alta Rocca.

          9G. (aller/retour ou circuit) Le Plateau du Coscione. A Quenza, entre Aullène et Zicavo, prendre la route qui mène au plateau du Coscione. La route devient piste, R1 peu avant Bocca di Chiesola (1422 m) et parvient à Bocca di e Croce (1523 m) avant le foyer de ski de fond. Une piste R1 puis R2 traverse tout droit le plateau et arrive sur une piste visible sur la carte dans la grande épingle qui arrive à droite aux ruines d’un observatoire sur la Punta di Tozzarella (1748 m). A gauche, la piste R2 pentue et caillouteuse sur 500 m, puis R1 passe à Cavallara, Matalza, aux gîtes d’étape de Bassetta et arrive à la D69. 29 km de route pour retourner à Quenza par le col de la Vaccia (1193 m). Le plateau est une vaste zone unique en Corse qui a gardé toute son authenticité : Bergeries, pozzi, troupeaux et prairies, forêts.

    route d'Aullène au col de la Tana, avant les travaux de réfection de 2003
    (c) S. Cauvin-Lucchini, 1999


  • Patin en montagne


  • Patiner autour d'Aullène ? Oui, c'est faisable. Même en quouades.

    Les montées sont rudes et les descentes terribles, le revêtement gratte parfois les roues et fait alors entrer les tibias en vibrations, mais personne ne vous insultera, bien au contraire. Les seuls qui vous klaxonneront d'un rageur "je suis le roi de la route, pousse-toi de là", risquent fort d'être immatriculés en Francilie (75, 92, 93, 94, etc.).

    Les multiples cochons qui sont désormais les maîtres des lieux semblent maintenant habitués au bruit sourd des roues sur le macadam rustiné et ne se jetteront pas en panique devant vos patins. Toutefois, attention aux taureaux ! Se faire reconduire un brin de route par l'un d'entre eux, même (surtout ?) en descente, ça n'a rien d'amusant.

    Deux itinéraires sont à faire :
       - la montée au col de la Vaccia (1193 m) et retour, le matin de bonne heure, dès la fin du mois de mars, présente un bon entraînement, d'autant que le revêtement est difficile.
       - l'aller et retour jusqu'au col de Bavella (1218 m) (o> clic souris ici), de très bonne heure le matin pour ne pas croiser trop de véhicules à la descente sur la portion Bavella-Zonza, à partir de fin avril, s'il ne pleut pas trop, bien sûr.

  • Escalade


  • A Aullène, vous pourrez tomber sur quelques "vieux" montagnards qui seront assurément ravis de vous communiquer des tuyaux sur l'escalade dans le massif de Bavella. Si vous vous sentez vraiment perdus sur notre granit, n'hésitez pas à venir discuter avec Gilles et Sophie.

    Oubliez les plaquettes sur spits et vos dégaines courtes. Ressortez votre vieux sac d'alpinisme et préparez vos cordelettes, longues sangles renforcées, coinceurs, longues paires, boussole et cartes au 25/1000. Ajoutez à votre matos une machette aiguisée à la lame solide, un petit taille-haie et une bonne paire de gants de chantier bien épaisse. Voilà, vous êtes presque prêt. Pensez "itinéraire montagne" et "approche maquis". Ca y est. Vous êtes en condition.

       - en face d'Aullène, on pourra faire quelques itinéraires au Col de la Tana (975 m) sur un rocher agréable et sans marche d'approche. Les possibilités sont limitées pour celui qui cherche les répétitions faciles mais pour le grimpeur désirant se créer une ligne, c'est l'occasion de découvrir le caillou. Si vous êtes en voiture, vous pouvez vous garer dans un renfoncement de la route et atteindre le pied de la paroi en quelques pas. Profitez-en, c'est un des rares spots du secteur où vous n'aurez pas de marche d'approche. Pendant l'été 2002, Serge Jaulin et Christine Grouiller y ont ouvert trois voies et ont ré-équipé quelques longueurs en plaquettes et goujons de 10. Au printemps 2007, ce fut au tour de Sophie et Gilles d'Aullène (ils se sont enfin réveillés !) de ré-équiper et d'ouvrir des voies ; le topo du rocher de la Tana est en consultation libre et gratuite dans les commerces d'Aullène et les voies sont répertoriées sur le blog d'Aullène et de Monacia (cliquer pour lire).

       - à Bavella (Bavedda) [ o>clic ], vous trouverez au col même un rocher-école avec voies sur plaquettes et dans tout le reste du massif des kilomètres carrés de parois vierges, ou presque. Un bonheur. On trouve dans à peu près toutes les librairies de nombreux topos mais il est absolument nécessaire que vous vous arrêtiez à l'Auberge du Col de Bavella (Boca di Bavedda), historiquement la première auberge du lieu, pour prendre connaissance du livre d'or où les ouvreurs, de Corse ou d'ailleurs, indiquent régulièrement le détail de leurs premières. Les ouvreurs de Marseille, parmi bien d'autres, y laissent en outre de superbes aquarelles pour illustrer leurs voies.Topos de quelques voies du massif de Bavella (Bavedda) : cliquez ici. Remerciements personnels à Jean-Louis Fenouil et à Didier Allemand.

Les commerces sur place

  • Epicerie, journaux (épicerie dite "Epicerie Piazza")
  • à l'Andriaccia, le magasin de la famille Gaspari est ouvert tous les jours de l'année (toute la journée en mai, juin, juillet, août et septembre, fermé entre 12h et 15h le reste de l'année)

  • Spécialités sucrées et salées
  • A la fin du mois d'avril 2006, Isabelle et Bernard ont installé leur laboratoire et leur boutique "I Sabidini" sur la route de Zicavo, à deux pas de la place de l'Andriaccia. Téléphone : 06.89.06.10.84. Site : o> clic souris ici

  • Souvenirs
  • à l'Andriaccia, magasin ouvert en été

  • Charcuterie, légumes
  • sur la route de la Poste, juste à l'embranchement de la rue qui monte à l'ancien hippodrome

  • Atelier de peinture de Tony Bertucci
  • à l'Andriaccia, à côté de la boutique de souvenirs
    Téléphone : 04.95.78.60.68
    [ Tony Bertucci a hélas été victime d'un accident mortel le 27 novembre 2004 ]

Les commerces ambulants

    (plusieurs arrêts dans le village mais nous ne vous donnerons que l'horaire de passage approximatif à l'Andriaccia ; si vous avez un doute, n'hésitez pas à demander des renseignements à l'épicerie du village)

  • Boulangerie de Zonza

  • pains, pâtisserie
    --> tous les jours de l'année sauf le mercredi, vers 10h00

  • Boucherie Mondoloni

  • très bonne viande locale
    --> dimanche, mercredi, vendredi en saison estivale, vers 14h00

    --> les samedis en saison estivale, vers 14h00

  • Fromagerie de Santa Maria Siché

  • fromages de brebis et de chèvres
    --> les dimanches en saison estivale, vers 16h00




Hébergement, restauration, bars

    La terrasse de l'Hôtel de la Poste à Aullène, en 2002
    (c) Agence Silena

  • Hôtel de la Poste
  • L'Hôtel de la Poste, fondé par un Lucchini en 1880, est toujours tenu, et bien tenu, par ses descendants. Aujourd'hui, trois générations de Benedetti et Lucchini vous accueillent à l'hôtel, au restaurant et au bar avec chaleur et bonne humeur du mois de mai au mois de septembre (le bar reste ouvert au public de mars à novembre). La maison possède sa propre ferme et vous servira des produits du terroir dans un cadre paisible et agréable. L'hôtel s'est refait une belle façade couleur crème à l'automne 2003.
    Téléphone : +33(0)4.95.78.61.21, site : o>clic souris ici.

  • Relax Bar
  • Longtemps animé par une figure incontournable d'Aullène et repris en gérance en mai 2006 par le gérant de la crêperie "U Cursinu" (fermée la même année), le Relax Bar reste aujourd'hui le bar le mieux situé du village : sur la place de l'Andriaccia et avec un accès pour personnes à mobilité réduite. Vous pourrez vous y arrêter pour prendre le café mais également pour y déguster les assiettes "de pays" qui y sont généreusement servies du mois d'avril au mois de novembre. Téléphone : 04.95.78.61.45.

  • A Muntagna
  • Au-dessus de l'ancienne boucherie Piazza, l'ancien bar-tabac Piazza a été transformé en bar-restaurant dans les années 90. C'est le rendez-vous des joueurs de belote du village. Ouvert toute l'année. Téléphone : 04.95.78.72.95.

  • Le Chalet (ferme-auberge) et le San Larenzu (chambres d'hôtes)
  • La ferme-auberge s'est construite dans un improbable chalet savoyard sur la route de la Poste au début des années 90. En 2002, les propriétaires ont racheté la maison voisine qu'ils ont transformée en gîte-chambres d'hôtes. Ouvert toute l'année. Téléphone : +33(0)4.95.78.63.12 et +33(0)6.60.11.11.99, site : o>clic souris ici.

  • Villa Cardellini (chambres d'hôtes)
  • Ces chambres d'hôtes créées en 2012 sont situées dans un quartier calme du village où vous pourrez séjourner dans un très grand confort. Les propriétaires vous feront un accueil très agréable. Ouvert toute l'année. Téléphone : +33(0)4.95.21.33.80, +33(0)6.65.43.32.18 et +33(0)6.67.22.44.93, site : o>clic souris ici.

Transports

  • Balesi Evasion - 04.95.70.15.55


  • La société Balesi Evasion assure une navette de car via Aullène, de Porto-Vecchio à Ajaccio et retour. Le trajet se fait tous les jours (sauf le dimanche) en juillet et août et les lundis et vendredis le reste de l'année.

    Tarifs à titre indicatif uniquement :
    Porto-Vecchio/Aullène = 9,30 euros
    Ajaccio/Aullène = 10,67 euros

    7h00 - Porto-Vecchio
    8h40 - Aullène
    10h15 - Ajaccio


    16h00 - Ajaccio
    17h25 - Aullène
    19h15- Porto-Vecchio

    Fontaine à Aullène, route d'Ajaccio
    (c) C. Cauvin, 1999


Aullène et son réseau d'eau

    De l'avis général, Aullène dispose d'une magnifique réserve naturelle d'eau que bien des villages lui envient. Aussi, lorsque l'on parle des problèmes de l'eau au village, ce n'est pas tant de sa disponibilité dont on se soucie mais de son transport des réserves naturelles jusqu'au robinet.

    En effet, il semblerait que le réseau d'Aullène ait vieilli tout seul dans ses tranchées sans qu'ait été effectué un régulier travail d'entretien durant ces quelques vingt dernières années. Dans un passé tout proche, une fuite d'eau importante à l'Andriaccia a permis à tout un chacun de découvrir, ou re-découvrir, que les canalisations principales sont "d'époque" et toujours en Eternit (tm). Ce qui ne serait pas foncièrement alarmant en soi, n'était le mauvais état général du réseau et des citernes.

    A entendre les maires des communes de petite taille de la région, le poste "eau" serait l'un des mieux subventionnés par les collectivités locales et les services de l'état. Encore faut-il préparer et envoyer un dossier de demande de subventions. Certes, c'est une évidence. Mais pour pouvoir bénéficier de subventions, il est demandé aux communes de faire participer leurs administrés à la gestion de l'eau par le prélèvement d'un impôt dédié. Or, la commune d'Aullène ne faisant pas payer la consommation d'eau au robinet à ses contribuables, elle ne pouvait prétendre à des subventions. Rien n'est simple.

    Finalement, courant 2002, le prélèvement d'une taxe appropriée a été votée.

    Fin des problèmes, vous dites-vous ? Eh non.

    Courant avril 2003, l'alarme est donnée : à la suite du contrôle sanitaire effectué dans toutes les communes de l'île, il apparaît que l'eau sortant des robinets d'Aullène est à peine potable. Une majorité des habitants cesse de boire l'eau du robinet, le Relax Bar installe un filtre à son bar et l'Hôtel de la Poste utilise de l'eau en bouteille.

    Au mois d'août 2003, l'eau du réseau est déclarée impropre à la consommation. Sa qualité s'est tellement dégradée que l'alimentation est coupée pendant près de trois jours.

    Les nouveaux élus se retrouvent avec un énorme chantier sur les bras. Bon courage à tous !

    Communiqué du premier adjoint au maire daté du 13 août 2003, par voie d'affichage municipal à Aullène :

    "Eau interdite à la consommation

    Considérant les non conformités bactériologiques préoccupantes, l'eau est chlorée à partir du mercredi 13 août dès 6 heures, par mesure préventive sur conseil du Comité départemental d'hygiène et de la Direction de la santé.

    Conf. : Arrêté préfectoral n°03/1399"


    Au dos de l'avis municipal, on a pu lire :

    * * *
    Ministère des affaires sociales du travail et de la solidarité / Ministère de la santé de la famille et des personnes handicapées
    Préfecture de Corse et de Corse du Sud
    Direction de la solidarité et de la santé de Corse et de la Corse du Sud

    Arrêté n°03 1399 d'interdiction de consommer l'eau sur la commune d'Aullène

    Le préfet de Corse, préfet de la Corse du Sud, Chevalier de la Légion d'honneur,

    Vu la directive n°80/778/CEE du Conseil des communautés européennes du 15 juillet 1980 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine,

    Vu la directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau,

    Vu le Code de la santé publique et notamment les chapitres I, III et VI du titre du livre 1er,

    Vu le Code l'environnement et notamment le livre II, titre 1er,

    Vu le décret n°2001-1220 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine à l'exclusion des eaux minérales naturelles,

    Vu l'arrêté préfectoral n°02-0779 du 28 mai 2002,

    Vu l'avis du Conseil départemental d'hygiène en date du 11 avril 2002,

    Considérant les non-conformités bactériologiques préoccupantes sur l'eau distribuée sur la commune d'Aullène et l'impossibilité de déroger sur ce paramètre comte tenu des risques sanitaires associés,

    Considérant que les mesures prévues par l'arrêté préfectoral n°02-0779 n'ont pas été mises en œuvre malgré les relances des 10 juillet 2002 et 24 février 2003,

    Sur proposition du Directeur de la Solidarité et de la santé,

    Arrêté

    Article 1 : L'eau délivrée aux usagers de la commune d'Aullène est interdite pour les usages alimentaires, jusqu'à obtention de résultats conformes à la réglementation en vigueur sur les prélèvements d'eau effectué"s par la Direction de la Santé et de la solidarité de la Corse et de Corse du Sud.

    Article 2 : Monsieur le Maire d'Aullène est chargé d'informer sans délai la population de cette interdiction.

    Article 3 : Monsieur le Maire d'Aullène, Monsieur le Secrétaire générale de la Préfecture, Monsieur le Sous-préfet de Sartène, Monsieur le Directeur de la Solidarité et de la santé et Monsieur le Directeur départemental de l'Agriculture et de la forêt sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté.

    Ajaccio, 22 juillet 2003

    Le Préfet.
    * * *


    Mieux comprendre les enjeux, avec l'association "L'acqua linda" : o> clic


    "Pour un droit effectif à l'eau potable" par Henri Smets : o> clic


    Le Chiuvone au-dessus du Fuzanincu en remontant vers le plateau du Cuscionu
    (c) C. Cauvin, 2002